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La Grande Guerre

Les Alpins dans la fournaise

   

1914-1918

   

Les jeunes troupes alpines vont connaître leur véritable baptême du feu à l’occasion de ce conflit où elles seront, le plus souvent, engagées sur des théâtres ne correspondant pas à leur spécificité

Assaut en ski

 

    A l’entrée en guerre, le gouvernement italien opte pour une neutralité bienveillante vis-à-vis de la France. Il finira par se ranger à ses côtés, le 23 mai 1915, permettant à l’état-major d’engager l’armée des Alpes contre les Allemands sur le front du nord-est.

    Employés comme troupe de choc pour rompre les lignes adverses ou pour colmater des brèches, les Alpins sont de tous les combats. En Lorraine et sur la Marne où les 6° et 14° BCA perdent plus de la moitié de leurs effectifs ; sur la Somme en 1916 où tombent des milliers d’hommes entre le 1° juillet et le 18 novembre ; contre les inexpugnables positions du Chemins des dames en avril 1917, sur lesquelles sont sacrifiés en pure perte la 66° division d’infanterie alpine et le 159° RIA de Briançon. Pourtant, à la fin de l’année 1917, la 27° Division renforcée des 6° et 27° BCA enlève sans coup férir la Malmaison , la clé du Chemin des dames .

Charge sur l'Hartmannswillerkopf Combat

    En 1918, on fait encore appel aux troupes alpines pour tenter d’endiguer la puissante offensive « Ludendorff » du printemps. La deuxième bataille de la Marne est gagne et le 159° reprend Reims. Les Alpins vont percer la ligne Hidenburg, ultime barrage que les Allemands avaient dressé pour enrayer leur retraite.

    A moins d’une semaine de l’armistice, le 4 novembre 1918, cinq bataillons alpins sont quasiment anéantis en franchissant le canal de la Sambre.

    Le bilan de cette effroyable épreuve du feu reste une plaie douloureuse. Plus de 40 000 chasseurs alpins y ont laissé leur vie. Certains bataillons ont été reconstitués trois fois, le 24° BCA de Villefranche-sur-mer, et sa formation dérivée, ont perdu 85 officiers, 156 sous-officiers, 2586 chasseurs, et compté plus de 6000 blessés pour un effectif initial de 2000 hommes.

    Le « Bataillon de la neige », le 159°, a quant à lui perdu 2300 jeunes gens au cours de la tourmente.

    Trois théâtres d’opérations méritent toutefois de retenir particulièrement l’attention, en ce qu’ils permirent aux troupes de montagne de retrouver des terrains plus familiers. Il s’agit de l’Italie en 1917, où les chasseurs contre-attaquent victorieusement les Autrichiens qui s’étaient emparés du Monte Tomba, position clé sur la Piave, et de la frontière gréco-macédonienne où s’illustrent le 15/7 de Gap ainsi que les batteries alpines des 1° et  2°RA de Grenoble. Mais le haut lieu des chasseurs demeure les Vosges.

 

1915 : Les Vosges

 

    Les combats pour la possession de l’arête sommitale des Vosges, surtout durant l’année 1915, comptent parmi les plus acharnés de la Grande Guerre. Dans cet affrontement d’artillerie, le contrôle des observatoires est indispensable. Les luttes pour d’obscurs pitons n’ont souvent d’autre justification.

Les Diables Noirs

C'est ainsi que les Alpins sont massivement engagés sur ce théâtre, au sein des 2 "divisions bleues", les 47° et 66° DI, qui constituent l'armée des Vosges. Les Allemands, impressionnés par leur valeur, les surnomment "Schwartze Teufel", francisé par "Diables bleus".

D'effroyables combats ont lieu pour la conquête ou la défense de sommet anodins : Tête des Faux, Hilsenfirst, Braunkopf, Hartmannswillerkopf ( le vieil Armand), où, du 7 au 9 janvier 1916, les 7° et 47° BCA perdent 1500 chasseurs, et où reposent 20 000 de leurs frères d'armes, Lingekopf enfin, le "tombeau des chasseurs".


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