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Des opérations significatives, comme les occupations en Allemagne (Rhénanie, Haute Silésie) ou bien la campagne du Rif, au Maroc, où cinq BCA livrent contre les « dissidents » d’Abd-el-Krim de durs combats, au cours desquels l’usage des ski surprendra leurs adversaires, seront conduites durant cette période. Les évolutions techniques, la nouvelle menace que fait peser l’italie mussolinienne sur la frontière et la nécessité d’améliorer la valeur opérationnelle des unités alpines vont déboucher sur d’importantes innovations dont le principal instigateur est re général Dosse, commandant de la XlVe région (1).
Les sections d’écIaireurs-skieurs
Sentinelles avancées de la défense du pays, fer de lance de l’armée des Alpes, les sections d'éclaireurs skieurs sont constituées en 1930 et rassemblent l’élite des montagnards. La panoplie de leurs missions est des plus variées contrôle d’intervalles (2) en haute montagne, reconnaissance et équipements de passage. Les SES attirent les meilleurs des cadres dont beaucoup se retrouveront dans les maquis alpins les lieutenants Tom Morel, Alain Le Ray, Vallette d’Osia, Costa de Beau-regard ou Jean-Marie Bulle. Elles accumulent des exploits et la fierté d’y servir n’est pas une figure de style: “En haut, ily a Dieu le Père, puis le lieutenant éclaireur avec sa section, puis la courbe de niveau 3000, et puis... plus rien !“ (2) intervalles : espaces laissés libres entre les secteurs fortifiés.
Le 14 janvier 1930, André Maginot fait voter par le parlement les crédits (2 900 millions de francs) pour la construction de la ligne fortifiée qui porte son nom. La Commission d’organisation des régions fortifiées est chargée de mettre en oeuvre ce programme. Pour la seule frontière alpine, soixante-douze ouvrages sont prévus mais la crise économique réduit les ambitions à vingt-six forts, répartis entre quatre secteurs fortifiés Rhône, Savoie, Dauphiné et Alpes-Maritimes. Les ouvrages bétonnés se présentent comme de véritables sous-marins terrestres d’où n’émergent que le minimum de superstructures nécessaires au tir et à l’observation. La surpression les met à l’abri des gaz de combat. L’armement est standardisé : canon de 75 modèle 31, mortier de 81 modèle 32, canon antichar de 47, mitrailleuses Reibel jumelées. Bien entendu, il faut des troupes pour tenir ces positions aussi crée-t-on, en 1933, sept bataillons alpins de forteresse (BAF) ainsi que des régiments d’artillerie et de génie de position. De Treize milles hommes à l’origine, ces forces en comptent quarante-deux mille à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Les soldes sont valorisées, la “prime sous béton’, l’attrait de la technologie drainent de nombreux volontaires. |