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Uniforme

LA NOUVELLE TENUE DES TROUPES ALPINES

(Revue du Cercle Militaire n° 15 de 1889)

 

     Nous avons annoncé dans la Revue (1) qu’une commission présidée par le colonel Arvers avait été chargée d’étudier le nouvel uniforme à donner aux troupes alpines. Cette commission a terminé ses travaux et a proposé l’adoption des effets suivants qui seraient chacun de la couleur déjà en usage dans l’artillerie ou les chasseurs suivant le corps qui les porterait, et qui ont l’avantage de protéger l’homme contre les grands froids des montagnes et de s’ouvrir facile­ment pour remédier aux trop grandes chaleurs.

 

(1) - Voir le no 53 de la Revue du 30 décembre 1888, p. 1280.

Tenue de campagne

1.       Un dolman vareuse à un rang de 7 boutons avec collet pouvant se rabattre sur les oreilles, pattes d’épaules à bourrelets pour empêcher la bretelle de fusil de descendre, et manches à jabot pouvant se rabattre sur les mains. Ce dolman dessine légèrement la taille sans la serrer, il est pourvu de poches par devant.

2.       Manteau en drap gris de fer descendant au-dessous du genou et pourvu d’un capuchon fixe. Ce manteau peut se draper comme l’ancien manteau de l’Ecole polytechnique. Il permet de supprimer la demi-couverture trop lourde.

3.       Pantalon du modèle des chasseurs à pied pour les chasseurs, et du modèle de l’artillerie à pied pour les artilleurs à pied, mais emboîtant bien la hanche.

4.       Jersey de couleur bleu marine formant vêtement de rechange et pouvant se porter avec ou sans le dolman.

5.       Ceinture bleue, du modèle des zouaves.

6.       Béret basque, de forme ample pouvant servir de passe-montagne et garantissant du soleil et de la pluie.

        7. Bandes molletières en laine de 1 m.60 de Iong, du modèle en usage dans les troupes indigènes anglaises aux Indes et au Canada (putties). Ces bandes enroulées autour de la jambe depuis la cheville jusqu’à l’articulation du genou, préservent le bas du pantalon, soutiennent le mollet, et permettent de relever le pantalon au genou pour laisser libre l’articulation. 

        8. Un casque, de la forme du casque colonial (ce casque est à l'étude).

        9. Brodequins cloutés faits sur mesure par les soins et sous la surveillance des corps eux-mêmes.

Uniforme de 1888 fixée par la Commission présidée par le Colonel ARVERS

        La commission a proposé l'adoption immédiate des effets ci-dessus décrits, mais le contrôle et les services administratifs n'ont pas le crédit nécessaire. On se bornera, quant à présent, aux bandes molletières, au béret, à la ceinture et aux brodequins. Le reste viendra successivement. Il a été admis, comme mesure provisoire, que les parties du vêtement spéciales à la montagne seront remisées dans les magasins au retour dans les garnisons et que les troupes alpines rependront , pendant l'hiver, l'uniforme de leur arme, avec la faculté de porter le béret et les molletières.

 

        LA TENUE BLEUE

 Seuls de toute l’Armée de Terre, les Chasseurs ont conservé une tenue particulière directement dérivée de celle de leurs origines.

C’est là une conséquence de la réputation et de la popularité acquises par nos Anciens et de l’esprit de Corps si vivement montré par tous durant plus d’un siècle. Par contrecoup, elle est un élément prépondérant de notre esprit de corps actuel.

DE NOS JOURS, CE QUI DISTINGUE, AUX YEUX DE TOUS, LE CHASSEUR, C’EST SA TENUE BLEUE A

PASSEPOIL JONQUILLE. 

Ce qui frappa les spectateurs de la première entrée des Chasseurs à pied dans Paris, le 4 mai 1841, ce fut moins la couleur de leur tenue que sa forme. Le Duc d’Orléans voulait en effet d’abord faire des Chasseurs des combattants de choc en les allégeant substitution du ceinturon noir aux larges buffleteries blanches, tunique au lieu de l’habit, équipement simplifié, etc. Mais il voulait aussi en faire un Corps d’élite en les différenciant tenue sombre, d’aspect sévère mais élégant.

 Au cours des temps, la tenue des Chasseurs a évidemment évoluée dans la forme de ses divers éléments, la nuance allant du gris fer bleuté au bleu foncé.

Les Alpins ont reçu des vêtements spéciaux, notamment la «tarte », en 1889, et le « manteau à capuchon » gris fer, en 1892.

En 1914, les chasseurs à pied sont partis en campagne en képi, manteau, pantalon pris dans de courtes jambières noires, vareuse dans le sac. Tous ces effets étaient gris de fer bleuté.

Les bataillons alpins portaient le béret, le « pantalon-culotte» gris de fer et les molletières bleu foncé. Le manteau était porté sur le sac. En campagne, les galons de laine devinrent verts et le restèrent jusqu’en 1920.

En 1935, la vareuse redevient bleu foncé, col rabattu. En 1938, apparaissent le col ouvert, la chemise bleu foncé et la cravate « régate» noire pour la troupe, ainsi que la culotte de « golf ».

En tenue de guerre, la vareuse et la culotte restent bleu foncé, mais le casque et la capote sont « moutarde ».

Depuis peu, le port de la chemise bleu clair est devenu réglementaire en tenue de sortie (1).

Ce qui fait l’originalité de la tenue des Chasseurs et doit être considéré comme un élément de leurs traditions, ce sont 

                la tenue bleu foncé

           les passepoils, soutaches et galons de laine jon­quille.

               la cravate noire;

               le cor de chasse au béret (pavillon en avant) ou par­fois sur le col (pour les cadres). En ce dernier cas, attention d’avoir les pavillons à l’extérieur car autrement on souffle dans ses pavillons» et c’est l’occasion d’une joyeuse amende. Sur la vareuse les galons sont portés sur les épaules.

 L’insigne du Corps, dont le motif de base est toujours un Cor de Chasse argent, est porté réglementairement aujourd’hui sur la poche de poitrine droite. Il convient, à ce sujet, de noter que la grande majorité des insignes de Corps des Chasseurs ont le pavillon à gauche, mais certains l’ont à droite.

Par suite de traditions particulières, quelques bataillons ou groupent portent leur insigne sur la fourragère.

 Heureux de revêtir la tenue bleue chaque fois que la possibilité lui en est donnée;

 Fier de se présenter alors comme « Diable Bleu , héritier d’un nom et d’une tradition prestigieux ;

 Conscient de la responsabilité qui lui échoit de n’être point «couvert» par l’anonymat de la couleur «mou­tarde »

 Sensible enfin à son élégance ;

 Le Chasseur voit dans sa tenue bleue «le symbole du dévouement de nos aînés» et s’attache à être en toutes circonstances d’une correction dans le droit fil de notre tradition.

 Enfin il se tient prêt à défendre sa tenue contre tous ceux qui, périodiquement, envisagent de la supprimer.

 Officier, Sous-Officier, Caporal ou Chasseur, il est fier de se montrer en tenue et recherche toutes les circons­tances lui permettant de le faire.

 LA TENUE BLEUE DES CHASSEURS EST UN TÉMOIGNAGE DE LEUR PASSE, UNE ASSURANCE POUR LE PRESENT ET UN GAGE POUR L’AVENIR.

(extraits de la 4em édition "Les Traditions des Chasseurs) 

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