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LA
NOUVELLE TENUE DES TROUPES ALPINES (Revue
du Cercle Militaire n° 15 de 1889) 1. Un dolman vareuse à un rang de 7 boutons avec collet pouvant se rabattre sur les oreilles, pattes d’épaules à bourrelets pour empêcher la bretelle de fusil de descendre, et manches à jabot pouvant se rabattre sur les mains. Ce dolman dessine légèrement la taille sans la serrer, il est pourvu de poches par devant. 2. Manteau en drap gris de fer descendant au-dessous du genou et pourvu d’un capuchon fixe. Ce manteau peut se draper comme l’ancien manteau de l’Ecole polytechnique. Il permet de supprimer la demi-couverture trop lourde. 3. Pantalon du modèle des chasseurs à pied pour les chasseurs, et du modèle de l’artillerie à pied pour les artilleurs à pied, mais emboîtant bien la hanche. 4. Jersey de couleur bleu marine formant vêtement de rechange et pouvant se porter avec ou sans le dolman. 5. Ceinture bleue, du modèle des zouaves. 6. Béret basque, de forme ample pouvant servir de passe-montagne et garantissant du soleil et de la pluie. 7. Bandes molletières en laine de 1 m.60 de Iong, du modèle en usage dans les troupes indigènes anglaises aux Indes et au Canada (putties). Ces bandes enroulées autour de la jambe depuis la cheville jusqu’à l’articulation du genou, préservent le bas du pantalon, soutiennent le mollet, et permettent de relever le pantalon au genou pour laisser libre l’articulation. 8. Un casque, de la forme du casque colonial (ce casque est à l'étude). 9. Brodequins cloutés faits sur mesure par les soins et sous la surveillance des corps eux-mêmes. La commission a proposé l'adoption immédiate des effets ci-dessus décrits, mais le contrôle et les services administratifs n'ont pas le crédit nécessaire. On se bornera, quant à présent, aux bandes molletières, au béret, à la ceinture et aux brodequins. Le reste viendra successivement. Il a été admis, comme mesure provisoire, que les parties du vêtement spéciales à la montagne seront remisées dans les magasins au retour dans les garnisons et que les troupes alpines rependront , pendant l'hiver, l'uniforme de leur arme, avec la faculté de porter le béret et les molletières.
LA TENUE BLEUE Seuls de toute l’Armée de Terre, les Chasseurs ont conservé une tenue particulière directement dérivée de celle de leurs origines. C’est là une conséquence de la réputation et de la popularité acquises par nos Anciens et de l’esprit de Corps si vivement montré par tous durant plus d’un siècle. Par contrecoup, elle est un élément prépondérant de notre esprit de corps actuel. DE
NOS JOURS, CE QUI DISTINGUE, AUX YEUX DE TOUS, LE CHASSEUR, C’EST SA TENUE
BLEUE A PASSEPOIL
JONQUILLE. Ce
qui frappa les spectateurs de la première entrée des Chasseurs à pied dans
Paris, le 4 mai 1841, ce fut moins la couleur de leur tenue que sa forme. Le Duc
d’Orléans voulait en effet d’abord faire des Chasseurs des combattants de
choc en les allégeant substitution du ceinturon noir aux larges buffleteries
blanches, tunique au lieu de l’habit, équipement simplifié, etc. Mais il
voulait aussi en faire un Corps d’élite en les différenciant tenue sombre,
d’aspect sévère mais élégant. Au cours des temps, la tenue des Chasseurs a évidemment évoluée dans la forme de ses divers éléments, la nuance allant du gris fer bleuté au bleu foncé. Les
Alpins ont reçu des vêtements spéciaux, notamment la «tarte », en 1889, et
le « manteau à capuchon » gris fer, en 1892. En
1914, les chasseurs à pied sont partis en campagne en képi, manteau, pantalon
pris dans de courtes jambières noires, vareuse dans le sac. Tous ces effets étaient
gris de fer bleuté. Les
bataillons alpins portaient le béret, le « pantalon-culotte» gris de fer et
les molletières bleu foncé. Le manteau était porté sur le sac. En campagne,
les galons de laine devinrent verts et le restèrent jusqu’en 1920. En
1935, la vareuse redevient bleu foncé, col rabattu. En 1938, apparaissent le
col ouvert, la chemise bleu foncé et la cravate « régate» noire pour la
troupe, ainsi que la culotte de « golf ». En
tenue de guerre, la vareuse et la culotte restent bleu foncé, mais le casque et
la capote sont « moutarde ». Depuis
peu, le port de la chemise bleu clair est devenu réglementaire en tenue de
sortie (1). Ce
qui fait l’originalité de la tenue des Chasseurs et doit être considéré
comme un élément de leurs traditions, ce sont —
la
tenue bleu foncé —
les
passepoils, soutaches et galons de laine jonquille. —
la
cravate noire; —
le
cor de chasse au béret (pavillon en avant) ou parfois sur le col (pour les
cadres). En ce dernier cas, attention d’avoir les pavillons à l’extérieur
car autrement on souffle dans ses pavillons» et c’est l’occasion d’une
joyeuse amende. Sur la vareuse les galons sont portés sur les épaules. L’insigne
du Corps, dont le motif de base est toujours un Cor de Chasse argent, est porté
réglementairement aujourd’hui sur la poche de poitrine droite. Il convient,
à ce sujet, de noter que la grande majorité des insignes de Corps des
Chasseurs ont le pavillon à gauche, mais certains l’ont à droite. Par
suite de traditions particulières, quelques bataillons ou groupent portent leur
insigne sur la fourragère. Heureux
de revêtir la tenue bleue chaque fois que la possibilité lui en est donnée; Fier
de se présenter alors comme « Diable Bleu , héritier d’un nom et d’une
tradition prestigieux ; Conscient
de la responsabilité qui lui échoit de n’être point «couvert» par
l’anonymat de la couleur «moutarde » Sensible
enfin à son élégance ; Le
Chasseur voit dans sa tenue bleue «le symbole du dévouement de nos aînés»
et s’attache à être en toutes circonstances d’une correction dans le droit
fil de notre tradition. Enfin
il se tient prêt à défendre sa tenue contre tous ceux qui, périodiquement,
envisagent de la supprimer. Officier,
Sous-Officier, Caporal ou Chasseur, il est fier de se montrer en tenue et
recherche toutes les circonstances lui permettant de le faire. LA TENUE BLEUE DES CHASSEURS EST UN TÉMOIGNAGE DE LEUR PASSE, UNE ASSURANCE POUR LE PRESENT ET UN GAGE POUR L’AVENIR. (extraits de la 4em édition "Les Traditions des Chasseurs)
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